De la difficulté de la décroissance volontaire même quand on est plein de bonne volonté

(Ceci est une abeille )

Et oui ce blog n'est pas seulement un petit blog journal !

Je l'avais remanié ces derniers mois pour partager sur notre projet familial de tendre vers plus d'autonomie et de dépendre de moins en moins de notre système de consommation classique. Et puis j'ai tenue un petit journal pendant le confinement. (Je continuerais de temps en temps, c'était sympa à faire) mais je vais essayer, à l'occasion, de parler un  peu plus de notre projet.

Décroissance et autonomie donc, c'est ce qu'on aimerait mettre en place pour notre foyer.

Parce que l'exces de consommation ça pollue, parce que notre environnement en a besoin et que ça devient urgent de réduire notre impact sur lui et aussi parce que ce système nous prend pour des débiles en nous convainquant d'acheter des trucs dont on a pas besoin tout en nous laissant croire que c'est nous qui l'avons demandé. (balèse !)

Bref

Je regardais, dernièrement une vidéo youtube qui expliquait que les riches ne sauront pas (ou plus difficilement) s'adapter et être autonome. (plus précisément l'auteur disais que la faiblesse : caractère ou physique, la bêtise dans le sens manque d'inteligence mais aussi l'exces d'argent étaient un frein à l'autonomie) 

Et qu'en gros plus on a d'argent, plus on est habitué au confort et aux services, et plus ce sera dur de s'en passer. Parce  on a pas besoin de chercher des solutions alternatives quand on peut tout se payer.

Et, il faut le dire, y'en a qui partent de très très loin. Comme ces riches Newyorkais qui se sont rendu compte pendant le confinement qu'ils étaient de gros assistés pas capable de faire leurs tâches domestiques.

Automatiquement quand on regarde cette vidéo on se dit : 

"ok et moi où je me situe ? "Est ce que je serais capable de m'adapter ?" 

Pendant la vidéo je me suis dit "ah ouais c'est comme moi et l'eau chaude".

Je pourrais réduire mon temps de douche. Ce serait meilleur pour la planète et ça nous coûterait moins cher. Mais tant que je n'y suis pas contrainte d'une façon ou d'une autre je n'arrive pas à m'y résoudre. Et pourtant je suis profondément convaincu du bien-fondé de la démarche. Toute fois, le jour ou j'y serais obligée, je serais tout à fait capable de me laver avec moins de 5l d'eau, cheveux long compris et de m'en contenter. Tout simplement parce qu'on me l'a appris et parce que je l'ai déjà fait plusieurs fois dans ma vie. (vive les pannes de fioul en plein hiver avec route bloquée par la neige...)

Ce qui m'a conduit vers une autre réflexion : "en fait si on veut tendre vers l'autonomie et la décroissance, il faut penser comme quand on est dans la merde"  Ce qui, au cours de ma vie, m'est régulièrement arrivée.

Mais des qu'on commence à "s'en sortir", à avoir un peu de sous, on perd assez vite l'habitude de la débrouille ( je parle de ma propre expérience hein ) Parce que ça prend du temps et généralement quand on a des sous c'est souvent qu'on bosse et que donc on a moins de temps. Parce qu'on va vers des solutions plus facile ( on s'alège la charge mentale aussi, c'est pas rien !) Mais aussi parce qu'on est influencé par notre société de consommation, ses habitudes, ses pubs, ses promos, ses effets de mode, l'obsolessence programmée des appareils qui nous habitue à les changer régulièrement etc.
Et le pire dans tout ça c'est qu'on ne s'en rend pas forcément compte.

Petite anecdote en passant mais qui rejoint ce que je disais précédemment.

Ado je faisais du scoutisme laïque (oui ça existe) Je crois que c'était à l'occasion de la révision du matériel pour le camps, je trouve une louche cassée, plus précisément, le manche dessoudé du reste. Je la sort, la montre et dit spontanément "Eh ! suffirait de la ressouder !"

Et le responsable (l'équivalent au moniteur de colo) m'a répondu en se foutant de moi (ouioui la bienveillance tout ça c'était pas le sujet dans les année 90...) qu'on allait quand même pas ressouder une louche, mais en racheter une autre.

J'ai gardé le bout de louche en souvenir trèèèès longtemps après ça, il est peut être même encore au fin fond de mes affaires (ahaha si je le retrouve, je le ressoude !! XD ). L'influance de notre société de consommation c'est dés tout petit, c'est tout le monde, tout le temps et c'est ce genre de petit détail, de petite réflexion, qui petit à petit fait qu'on se conforme plus ou moins malgré nous aux habitudes générales.

Alors, me suis-je dit, et si j'appliquais le principe de penser comme quand on est dans la merde, actuellement, il se passerait quoi ?

J'y ai réfléchi et j'ai vite trouvé un sujet d'application. On est en train de déménager. Des lattes de notre vieux canapé ont cassées et on s'était dit qu'on changerait de canapé en déménageant. Or si j'applique la maxime "pense comme quand t'es dans la merde" le changer serait trop coûteux. L'autre solution serait d'en trouver un d'occasion ou même mieux, le réparer ! Et il se trouve qu'on a ce qu'il faut (des lattes) pour le faire. Et hop zéro euro dépensé ! Mais il nous a réellement fallu faire toute cette démarche mentale pour arriver à une solution aussi évidente. 

Comme quoi, même lorqu'on est profondément convaincu de la nécessité de consommer moins, ce n'est pas si évident que ça à mettre en place. C'est un long travail à faire sur soi et l'on ne s'improvise pas autonome / décroissant du jour au lendemain. Moins on a été dans la merde dans sa vie et plus ce sera difficile d'adopter le réflexe "débrouille et système D"  

Mais ce n'est pas impossible non plus.

Et si vous voulez vous lancer, surtout ne culpabilisez pas de ne pas arriver à faire tout, tout de suite, parfaitement. On ne change pas ses habitudes du jour au lendemain. Changer ça prend du temps. On fait ce qu'on peut, comme on peut, avec ce qu'on a de temps, de disponibilité, de névrose et de travers. Et c'est pas grave.

MIeux vaut essayer et progresser petit à petit que ne rien tenter du tout.

Bon courage à tous ceux qui se sont lancé, se lancent, souhaitent se lancer, se tatent, réfléchissent, se questionnent, se documentent ...

Bon courage à tous quoi, et à très vite !